" Je peux avoir les frittes ? "

Poudlard, la grande salle… Cette pièce qui l’avait émerveillée la première fois qu’elle y était entrée. Le plafond qui ressemblait étrangement au ciel qu’elle avait contemplé, les yeux ébahis. Maintenant, lorsqu’elle y entre en coup de vent, Elyone ne fait plus attention à tout cela. Elle est en 5ème année, et y est habituée. Elle pousse la porte, va en vitesse à sa table, se trouve une petite place, mange en parlant de choses et autres et puis sort. Quotidient. En vérité, c’est ce qu’elle cherche à tout pris à éviter : que tout devienne une habitude et que plus rien n’ait d’attrait. C’est pour cette raison qu’aujourd’hui, lorsque les 4 longues tables apparurent, elle leva les yeux et ce petit pincement au cœur qu’on a lorsqu’on trouve quelque chose beau, elle le ressentit.

* Ce sont ces quelques petites choses qui donnent du charme au monde, et de l’attrait à la vie *

Vous trouvez que ce que pense Elyone est juste et beau ? Alors pourquoi ne faites vous pas pareil… Chaque personne se plonge dans un quotidient morbide où les jours passent, s’enfilent les uns après les autres…Ce n’est pas ça la vie. La vie, c’est sourire à chaque chose qu’on trouve belle, souffrir à tout ce qui est malheureux, et faire attention à tout ce qui nous est cher, en faisant sortir le reste de sa vie. Combattre ce qu’on trouve injuste, encourager le contraire et ne pas réagir au reste.

La jeune fille se dirigea donc vers sa table où elle se servit du poulet, des frittes et du ketchup accompagné d’un verre de jus de citrouille.

- Alors Ely, tu regardais le plafond ?
- Tu m’espionnes maintenant ?
- Non, j’ai vu, c’est tout…
- Oui. Bah il est beau le plafond, non ?!
- C’est un plafond quoi
- Lèves les yeux et admire
- Tu me fais peur dans ces moments là…
- Ah bon ? Alors oublie. Ne sèche pas aujourd’hui, hein.
- Humf. On verra bien.

Il lui restait encore du poulet, mais Elyone avait déjà terminé toutes ses frittes, elle décida donc de s’en resservir mais ne trouva plus le plat. En tournant la tête, elle le remarqua un peu plus loin…

- Excusez-moi, je peux avoir les frittes s’il vous plait ?

Savoir apprécier et vivre l'instant présent comme le dernier tout en sachant que la vie était malheureusement éphemère.... et, ça aussi, c'était malheureusement vrai...
Hedwige n'avait pas vraiment vu de véritable lumière dans cette vie. Oh, bien sûr, Harry en était une... et de taille... il ranimait son coeur, son âme... mais cette flamme finissait par la consummer... la mettant au supplice...
Etait-ce pour cela qu'elle avait decidé d'abandonner son statut de simple animal domestique ? Ou simplement parce qu'elle voulait retrouver un semblant d'humanité ? Un semblnt d'espoir ? Retenter sa chance... ?
Qui sait... Elle-même ignorait ce qui l'avait réellement poussé à cela. A vrai dire, c'était même dans un rêve qu'elle avait imaginé ce stratagème, un rêve qui lui paru tellement réaliste qu'à son réveil, elle du affronter la dure réalité qui la giflait de plein fouet, dénonçant cette vie, sans vie, qu'elle menait.

Elle se souvenait avoir regardé une dernière fois Harry assoupi... puis elle s'était éloignée, dehors, loin, aussi loin que ses ailes purent la porter. Lorsqu'elle s'arrêta enfin, ce ne fut que parce qu'elle était à bout de forces... ce fut après avoir recuperé un tant soit peu qu'elle était retourné auprès de Poudlard.
Et aussi à cause de cela qu'on l'emmena à l'infirmerie dés le premier jour.
Comme personne ne l'avait vue, elle avait du s'echapper de cette salle pour éviter toutes rencontres hasardeuses.. si ce ne fut le fait qu'elle tomba littéralement sur Dumbledore en personne.
Génial, un point à zéro pour le directeur.
Le plus étonnant, ce fut la manière dont il avala ses mensonges. Même si son regard en disait long sur sa façon de penser, il n'avait pas trop protesté lorsqu'elle avait dit venir de 'BeauxBâtons' pour être transmutée à Poudlard. En cinquième année. Et ouais.
Toujours est-il que du coup, elle du passer l'inévitable céremonie... inutile de dire qu'elle avait presque sentie ses genoux se dérober à l'annonce de la maison tant redoutée.
Elle qui aurait tout fait pour ne surtout pas emprunter la même voie que son père... Déjà, l'épisode de l'abandon maternel ou l'orphelinat était des points communs. La manifestation précoce des pouvoirs aussi. Trop de points communs à son gout. Elle avait tout fait pour les différencier...
Par exemple, fuir avec lacheté. Ce n'était pas très noble, mais c'était le but recherché. Elle n'avait pas honte de ses actes. Elle avait honte de ce qu'elle était.
Ensuite, tomber amoureuse de son pire ennemi. Là, elle avait fait fort. Sûrement que "papounet" sera furieux en apprennant ça. Ce dont elle ne souhaitait nullement.

Mais, Serpentard... Comme si tout ses efforts avaient été brisé, toutes ces années de souffrance evaporée dans un souffle en un seul mot : serpentard.


Excusez-moi, je peux avoir les frittes s’il vous plait ?

De même, ses songes s'envolèrent aussitôt alors qu'elle levait lentement les yeux vers l'origine de la voix. Humm... Une gryffondor, qui, d'après sa requête, voulait apparament un plat deposé non loin d'elle alors que chez les gryffondors, le produit avait été epuisé. xD
Rien d'étonnant à cela, après tout. Les serpentard sont souvent snobs ou alors ils trouvent un moyen de ne pas manger beaucoup.
Hedwige mourait de faim, un régime de rongeurs lui avait donné des nausées et elle aurait pu avalé tout ce qu'elle aurait trouvé si sa gorge n'avait pas été aussi serrée.
Elle ne dit rien, pourtant elle prenait lesdites frites entre ses mains et se leva, pour s'avancer vers la Gryffondor avec sa démarche habituellement lente et silencieuse.

Elle avait la sensation désagréable que certains regards serpentariens s'étaient rivés vers sa nuque. Une serpentard, aider une gryffondor ? C'était presque consideré comme digne d'un sajour à St Mangouste pour eux.