Aube studieuse

Une bien morne journée s’annonçait. Le ciel restait obstinément gris, un vent lourd et agressif parcourait le parc sans relâche. Quelques gros nuages noirs flottaient au dessus du collège, comme une épée au dessus du crâne vide des centaines d’étudiants qui moisissaient ici depuis des lustres.
Kay soupira, elle quitta sa fenêtre, poste d’observatoire de ce triste jour.
Etrangement son humeur c’était accordé à la couleur de l’extérieur. Elle se sentait fatiguée, lasse, terne.
Mollement elle se débarrassa de son pyjama noir pour sauter dans un jean et un pull de même couleur. Elle arrangea rapidement ses cheveux, passa un élastique autour de son poignet pour le cas où elle devrait les attacher, puis sac sur le dos elle s’échappa du dortoir et de la salle commune des Serpentard par la même occasion.
Déambulant seule, la jeune fille ne regardait pas trop où elle mettait les pieds. Faut dire que qui serait parfaitement réveillée à 5h du matin sans même un café ! L’ado rejoignit la cuisine ou elle pénétra sans effort, après une fouille minutieuse elle trouva de quoi se faire un café fort et de quoi grignoter.
Son petit paquet sous le bras, la sixième disparut à nouveau dans les ombres et les dédales de couloirs de l’immense château.
Des minutes et des minutes de marche plus tard, la demoiselle aux cheveux turquoise poussa une porte d’un coup de hanche bien placé. Elle se faufila par l’entrée et se retrouva seule au beau milieu d’une grande salle de classe abandonnée. Délaissée la pauvre pièce, une salle de classe ? Une sorte de tas de gravas avec quelques pupitres au milieu ouais.

* YOSH ! Café et étude pour aujourd’hui, histoire de chasser tout ce gris ! *

Sur cette pensée, en habituée, Kay esquiva un tas de débris, ce qu’elle pensait être les restes du tableau de la classe.
Au fond, un bureau propret l’attendait sagement, c’est elle qui avait nettoyé ce petit espace. Son espace, elle venait se réfugier ici pour étudier quand l’envie s’en faisait sentir.
Elle s’installa à son aise, posa son café sur la tablette et les petits biscuits à côté. Une pile de parchemin noirci d’encre vint rejoindre elle aussi la table. Une page dans la main gauche, la tasse au breuvage miraculeux dans la deuxième, l’instant étude débutait.
Un moment plus tard, alors qu’elle allait bientôt apercevoir le fond de son mug, Kay entendit quelques pas de l’autre côté de la porte, instinctivement elle se tendit un peu, les doigts sur la baguette.
Patiemment elle tourna son regard sur l’entrée de la salle en attendant de voir qui allait oser troubler sa quiétude matinale ! C’est vrai ça ! Il est a peine 6h du matin quand même !