Mort, folie... ou réussite...

La nuit était déjà bien installée, haut dans le ciel quelques étoiles se disputaient la surface lisse et sombre de l’univers. Pas de lune ce soir là, une luminosité inexistante. Dans le parc, on ne distinguait rien à moins d’avoir le nez dessus. Pas plus que de visibilité il n’y avait de bruit, pas d’insectes affolés ou profitant de l’éloignement des humains pour s’ébattrent joyeusement, pas de vent secouant les branches et faisant crisser les feuilles. La surface du lac, à peine visible au loin, restait uniformément droite, calme, ne reflétant que quelques petits arcs de couleur or, les planètes en feu qui seules peuplaient le ciel à l’heure actuelle.
En parlant de l’heure, il était bien tard, la cadran avait depuis un moment entamé un nouveau tour puisqu’il était presque deux heure du matin.
Un cliquetis retenti dans le silence lugubre du parc, un grincement suivit de peu. Quelqu’un venait d’ouvrir la lourde porte de bois gardant l’entrée du vieux château qu’était Poudlard. Une mince silhouette se faufila par l’ouverture, silencieusement, aussitôt et d’un pas aériens mais pressé elle fila en travers du jardin plongé dans le noir, semblant parfaitement savoir où elle allait.
Kay, car c’est d’elle dont il s’agit, vêtue d’un jean et d’une robe de sorcière verte sombre, serrait contre elle un sac. Elle avançait rapidement, le regard braqué droit devant elle, ne faisant pas attention à ce qui aurait pus ce passer autour car elle se savait parfaitement seule ici.

* Heureusement que le temps se réchauffe un peu en Ecosse au mois de mai, sinon je serais morte congelée dans un coin avant d’avoir fait quoi que ce soit ! *

Cela faisait une semaine que la jeune fille était de retour à Poudlard. Nouvellement Préfète, élève de cinquième et ayant donc les BUSES à passer à la fin de l’année, elle avait prit son mal en patience et avait fait en sorte de paraître la plus naturelle du monde, en un brin plus travailleur. Le soir, à l’abri derrière les rideaux de velours vers de son lit à baldaquin situé tout au fond du dortoir des filles de son année, elle se plongeait dans la lecture du livre qu’elle avait réussit à dénicher grâce à une sympathique vendeuse, le bouquin qui pourrait faire d’elle une Animagus, donc une sorcière plus puissante que les habituelles écervelées de son âge. Elle connaissait le vieux grimoire par cœur à présent, mais elle l’emmenait partout avec elle de peur qu’on le lui vole et qu’une âme inconsciente des dangers que cela représentait se lance dans l’aventure suicidaire.
Bref, l’adolescente avait réussit à tenir son impatience à commencer son entraînement tout au long de cette longue semaine, c’est pour ça qu’elle se retrouvait dehors à cette heure indue ce samedi soir, ou dimanche matin plutôt. Ayant depuis longtemps planifié les choses puisqu’elle ne pouvait travailler sur ce pouvoir chez elle, elle avait choisit de se rendre dans la vieille cabane interdite situé à la sortie de Pré-Au-Lard pour en faire son QG d’étude.
Elle réussit à quitter la zone Poudlard sans encombre, seule sur le chemin sinueux qui la mènerait là où elle voulait aller, la jeune fille se remémora ce qu’elle allait devoir faire cette nuit.

* J’ai travaillé longuement durant les vacances sur la première étape, heureusement que j’ai été éduqué avec les Arts Martiaux, ça m’a donné une longueur d’avance car je me connaissais déjà parfaitement. Ce soir il faut que je passe à l’étape concrète, la transe pour découvrir mon animal. Il faudra aussi que j’installe mes affaires et prépare un plan de travail pour la potion à faire ensuite… *

Toute à ses pensées, la Serpentard avançait vite et bientôt la vieille cabane branlante se dessina devant elle. Concentrée sur ses taches, elle grimpa le sentier et les quelques marches la séparant de la porte, d’un sort elle réussit à l’ouvrir, elle s’attela ensuite à la remettre en place. Il n’y avait pas une minute à perdre et surtout, il lui fallait faire discret et bien, elle devait absolument être au château à 10h pour suivre son premier cours. Une fois l’entrée reconstituée, Kay fit le tour de la seule pièce, elle posa son sac sur une table miteuse et sûrement rongée par les mites, un nuage de poussière gris et épais empestait la pièce car elle la décollait à chaque pas. Baguette en main, elle se mit à l’œuvre, remerciant son géniteur de l’avoir obligée à entretenir seule son aile du manoir lors de précédente vacance. A l’aide de plusieurs sorts elle réussit à rendre la pièce plus vivable et confortable.

* Bon, suffit pour les détails, au boulot maintenant ! *

Joignant ses pensées à ses gestes, elle déballa le contenu de son sac. Dans un coin isolé qu’elle protégea d’un sort, elle installa un petit foyer où elle pourrait faire un feu plus tard, lorsque l’étape de la potion serait là. Elle posa sur une planche, arrachée dans le fond de la cabane et disposée pour en faire une étagère, les ustensiles et ingrédients qu’elle avait acheté juste pour ça. Satisfaite, elle se rendit au milieu de la pièce au se trouvait un tapis épais et décoloré par le temps et les intempéries. Elle s’y installa en tailleur et elle attrapa le livre sur Comment devenir Animagus. Pour être sûre, même si elle savait déjà par cœur ce qu’elle allait vérifier, elle relut le passage qui la concernait à l’heure actuelle. Quand ses yeux quittèrent la page jaunit du manuscrit, elle posa le bouquin précieusement à ses côté, elle soupira et ferma les yeux pour se concentrer plus fort.
Déterminée à réussir, seule dans cette cabane moite et non éclairée, la jeune fille ressemblait à un vieux squelette oublié et immobile. Ses cheveux étaient attachés en une sorte de chignon gracieux, son visage encore plus clair qu’à l’accoutumer ne se détachait qu’à peine dans cette vaste tache d’encre de Chine. Ses traits étaient durs, prouvant son envie de réussir. Ses mains délicates étaient posées sur chacun de ses genoux, un peu crispé sur le tissu sombre de son pantalon.
Le temps commença à s’écouler, lentement, la pièce semblait refroidir au fur et à mesure ou Kay semblait perdre pied. Une buée blanche et froide s’échappa de sa bouche alors que ses respirations se firent de plus en plus profonde, rauque. Un faible vent semblait battre autour d’elle, comme pour l’enfermer, l’empêcher de fuir. Mais loin d’elle cette idée, l’adolescente plissa plus fort des yeux, ses paupières lui faisaient mal à force de fermer les yeux toujours plus fort.
Dans son esprit, elle s’acharnait à visualiser son corps, ses forces et faiblesses, essayant de tracer une image réelle d’elle pour appeler l’animal qui lui conviendrait. Rien ne pourrait la détourner de son but. L’air se refroidit encore et un mal de tête fabuleux et persistant tentait de lui déchirer le crâne. Mais elle en fit abstraction et continua d’assembler ce qu’elle considérait comme des pièces de puzzles, pièces qui décideraient de son avenir.

Mort, Folie… Ou Réussite ?

Plus d’une heure s’écoula, sans que Kay en ait conscience. Elle ne sentait presque plus son corps, elle se sentait esprit. Elle ne voyait pas ses lèvres bleuirent sous le froid, ses doigts blanchirent et refuser de bouger, son être s’affaisser.
Plaçant la dernière case à sa place, ayant terminé son puzzle mentale, la cinquième année n’eu que le temps d’entrevoir l’image de ses deux petits frères jumeaux adorés. Elle sombra… Son corps tomba en arrière, ses cheveux s’éparpillèrent en corolle autour de sa tête, sa respiration ralentie jusqu’à être un souffle imperceptible…
Evanouie dans la cabane habitée par le froid, Kay sentit juste un tiraillement, comme si son âme était appelée ailleurs. Inconsciente elle ne luta pas et se laissa guider.

* Peu importe comment tout ça finira, j’aurais essayé ! *

[1ère partie, la suite sera la partie où l’esprit, l’âme, la mémoire de Kay subissent les étapes de la transe pour découvrir l’animal qui se cache derrière et l’appel par le biais de cette inconscience. Il y aura plusieurs partie que je posterais à la suite, donc pas la peine de me taper pour les doubles postes, je ne peux pas faire autrement si je veux rester logique !]

Edit Admin : J'ai une si mauvaise réputation que ça ??!! lol, nan, j'allais pas te taper !! Je voudrais te féliciter pour ce magnifique RP, bravo !!
Edit de la Rpiste : Non tu n'as pas une si mauvaise réputation que ça, lol. Je précisais surtout pour ceux qui passe, les nouveaux qui veulent faire du zèle... Merci pour le bravo, je suis pas peu fière, lol. Nan, je me suis amusé à écrire ça, c'est sorti tout seul, y a fallut que je me freine arrivé à 2 pages Word... J'ai hâte de me mettre à la suite.
Edit Admin : OK !! Quand j'écris trop après j'ai mal au crane, lol. Alors il faut que je fasse une pause ... Bon allé, stop mdrr ...

Il pleuvait, ce fut la première constatation alors qu’elle émergeait d’un brouillard épais, un voile de douleur derrière ses paupières encore closes. Pas une pluie fine d’ailleurs, ni même une légère bruine persistante… c’était un vrai déluge et elle se sentait déjà délavée, détrempée… Elle essaya de se redresser, un bruit de succion des plus atroces retentit alors qu’elle décollait faiblement du sol boueux. Un flash de douleur la força à replonger sur le sol dégoulinant.
S’exhortant à étudier les choses, l’adolescente commença par calmer les battements fous de son cœur, elle s’immobilisa pour identifier l’origine de sa douleur… un mal de tête lancinant et particulièrement vicieux. Qu’avait-elle fait pour être dans ce triste état ? Trou noir… Après quelques secondes, ou minutes, elle finit par déceler quelques bruits sur son entourage, un glougloutement frappait ses oreilles à rythme régulier, probablement un ruisseau débordant à cause du rideau de pluie, ou un lac… Le lac de Poudlard ? Fouillant sa mémoire comme une acharnée, le puzzle se mit peu à peu en place, des bribes de ce qui c’était passé lui revinrent par vaguelettes. Tard dans la nuit elle avait quitté Poudlard pour passer à une étape supérieur dans sa quête du pouvoir d’être Animagus, elle s’était rendue à la cabane hurlante et avait tout préparé, puis… puis…
Un grondement lui fit plisser ses yeux pourtant toujours fermés, elle avait du mal à bouger ne serais-ce que les doigts. Où était-elle par Merlin ??? L’eau tombait sur elle en une cascade intarissable et lui glaçait les os, mais elle ne pouvait se résoudre à se déplacer tant qu’elle ne se rappellerait de rien.
Où en était-elle déjà ? Ah, oui, le rangement dans la vieille baraque miteuse et bancale. Ensuite elle s’était installée, pour méditer !!! C’est ça, elle se concentrait pour la transe !!!

* Quel rapport avec maintenant ? Je me suis fait attaquée et ais pris un sort d’oubliette en pleine face ? Je ne comprends pas !!! Il ne pleuvait pas tout à l’heure !!! Où je suis fourrée ?!! *

A nouveau elle inspira profondément et essaya de bouger, ignorant du mieux qu’elle le pouvait la nausée qui l’envahissait, le crépuscule qui menaçait, la douleur aigue, elle parvint à la position assise. Hagarde et faible, elle entrouvrit une paupière qui lui parut exagérément lourde. Une lumière aveuglante lui fit refermer aussitôt. Décidément elle ne comprenait plus rien. Les vibrations du lieu sentaient la magie de loin, il pleuvait et faisait apparemment jour… Avait-elle changé de dimension ?
Ce fut cette dernière réflexion qui lui apporta la meilleure hypothèse quand à sa situation. La dernière chose dont elle avait mémoire et de s’être installée pour essayer de rentrer en transe, cela afin de découvrir son animal totem… Si elle suivait son sixième sens et sa logique interne, elle devait actuellement être dans sa transe… Mais pourquoi avait-elle si mal alors ? Normalement son physique ne devrait pas être atteint, non ? C’était son mental qu’elle avait risqué d’après le bouquin ? Peut-être avait-elle échoué ?!!!?
A force de penser et réfléchir, son mal être était passé, ne persistait qu’un mal de crâne agaçant. Doucement elle entreprit de regarder ce qui l’entourait. Il lui fallut plusieurs minutes pour ne serais-ce qu’ouvrir les yeux, plus encore pour s’accoutumer à la lumière froide et perçante de ce qui semblait être l’aube. Les avalanches d’eau étaient si fortes qu’elle avait l’impression d’être sous une vraie chute d’eau, digne des grandes chutes de Niagara Folk. Elle secoua ses cheveux alourdis par la quantité d’eau dont ils regorgeaient maintenant, avec une lenteur qui l’aurait elle-même exaspéré en temps normal, elle commença à se mettre debout. Elle chuta plusieurs fois, soit sous la douleur qui revenait en rafale, soit à cause du sol glissant… Mais elle parvint enfin à se tenir sur ses deux jambes, tremblante, fatiguée, troublée… Inspirant pour se donner du courage, de la force, elle approcha d’un arbre situé à quelques mètres d’elle, elle cassa net une branche pour s’en faire un bon bâton, une arme futile et peu pratique, mais toujours ça, puis tant bien que mal, elle pénétra dans ce qui semblait être la forêt la plus dense qu’elle n’eu jamais vu.

***

Plus d’une heure plus tard, la pluie avait soudainement cessée, elle avait fait place à un soleil éblouissant, aveuglant et surtout, mortellement chaud… Elle sentait que la sueur avait remplacé les trombes d’eau glaciale, il n’y avait toujours que des arbres touffus en vu, la soif la titillait depuis un petit moment… Elle était à deux doigts de tout abandonner, de se laisser tomber au sol et d’attendre qu’un animal vienne festoyer ou que le cauchemar cesse. Mais les prénoms de ses petits frères dansaient dans sa tête pour l’emmener toujours plus loin, plus lui rappeler son but, pour la forcer à se dépasser, à repousser ses limites… Alors sans trop réfléchir, elle posait un pied devant l’autre, écartait une branche, chassait un animal… Elle devait sûrement faire penser à une sauvageonne à l’heure actuelle, ses vêtements séchés par le soleil gardait des traces d’humidité et de la boue avait séché dessus, elle était raide et un peu courbée, les cheveux en pagailles… Elle aurait même misé sa fortune sur le fait qu’elle devait avoir les yeux injectés de sang, des yeux fous…
Un doux bruit fini par percer le feuillage, elle le reconnu de suite et sans même voir ou elle fourrait les pieds, elle se lança en courant aussi vite que possible dans la direction… Le bruit de l’eau s’écoulant lentement, probablement une eau pure, cristalline…
Kay stoppa soudain, s’accrochant au tronc d’un vieil arbre pour arrêter sa course. Un picotement sévère lui démangeait la nuque… Elle se secoua pour se remettre les idées en place, mais le bruit persista, pourtant tout son être lui criait qu’elle se jetait droit dans le piège le plus logique et grossier du monde. Incapable de réfléchir posément, elle reprit sa route mais cette fois en marchant lentement, en écoutant attentivement, en guettant la moindre chose suspecte…
Un éclair bleu scintilla sur sa droite, l’eau, mais au même moment, un léger bruissement retentit à gauche… Elle hésita un quart de seconde… Elle prit quelques pas d’élans et sauta en direction des fourrés d’où, alors qu’elle atterrissait sur quelque chose de moelleux et poilus, un feulement d’indignation s’échappa.
La jeune sorcière de cinquième année atterrit rudement, même si l’impact avait été amorti par ce qui semblait être un animal. Elle faillit éclater d’un rire nerveux en imaginant le tableau vu par les yeux d’un autre… elle en mode nain géant, agrippé au col de ce qui semblait être une énorme panthère noire au yeux blanc cernés d’émeraude. Sans savoir ce qui la poussa à faire ça, elle mordilla affectueusement l’oreille du félin, puis elle sourit doucement avant de se détacher et de reculer.
Il va de soit, qu’elle aurait due être littéralement dévorée par la créature pour cet affront. Mais celle-ci cligna des yeux et se redressa à son tour en s’étirant voluptueusement à la façon d’un chaton, très troublant…
Un tintement retentit à l’intérieur de sa tête, elle la penche pour fixer ses prunelles glacées dans les yeux de couleur différente mais si semblable aux siennes de la bête. Quelques instants plus tard une voix remplaça le carillon.

- Tu peux être fière de toi l’Humaine ! Tu m’as trouvée, tu m’as touchée, tu as compris… Il t’a fallut du temps, beaucoup, mais cela est tout de même une belle performance.

Kay sourit doucement, un sourire sans joie mais sincère, un sourire de reconnaissance, de remerciement pour ce qu’elle prenait comme un compliment de la part de la créature divine. Elle ne répondit rien, ce contentant de fixer le magnifique félin, impassible, le corps tendu comme un arc, en attente. La bête reprit :

- Mon nom est Shade, je représente le soleil nocturne, celui qui parcourt les heures de la nuit en luttant contre les ennemis de la lumière, pour renaître à l'aube sous la forme d'un oiseau de lumière…

La voix de la créature avait une teinte mystérieuse, une voix de velours, mystique, noire, ombrée, attirante… Kay resta de marbre, gravant chacun des mots dans le tréfonds de son esprit en attendant d’en savoir plus.

- Tu as passé avec brio les épreuves qui t’étaient destinées. Tu as affronté la désorientation, la solitude, les ravages de l’eau, la douleur, la traque, le piège… car si tu avais approchée à moins d’une douzaine de pas de cette eau clair, jamais tu ne serais revenue dans le monde des Humains…

La panthère géante quitta un instant l’adolescente des yeux pour planté ses yeux sombres dans le ruisseau enchanté, elle sembla soupirer puis revint sur la silhouette sale.

- Si je t’apparais, c’est que la nature fait que je suis une partie de toi, et toi de moi… La panthère sera donc ton animal… Je ne peux rester plus longtemps, tu as réussis la première étape, mais rien n’est encore acquis… Apprends moi par cœur jeune Humaine, deviens moi… Peut-être nous reverrons nous dans tes songes si tu parviens au bout de ta quête…

Kay ouvrit la bouche pour poser une question, elle voulait plus d’information !!! Mais le décor perdit ses couleurs, le monde tourna, le félin disparut et elle chuta comme une pierre tout au fond d’un lac… Son cerveau se déconnecta, elle perdit à nouveau conscience…

La jeune adolescente papillonna des yeux, seule dans la petite pièce miteuse de la cabane en tout aussi mauvais état. Toujours allongée sur le tapis moisi, Kay réussit à ouvrir ses prunelles, elle mit un certain temps pour reconnaître le lieu, savoir ou elle était et ce qu’elle y faisait. Tout doucement, elle passa de sa position actuelle à celle assise. Ses mains sur ses genoux, les cheveux lui mordant le visage, les yeux mi-clos en signe de réflexion.
Dans le calme de cette fin de nuit, car l’aube n’allait plus tarder à pointer, la jeune fille se força à se remémorer chaque instants de ce rêve farfelu, de la transe. Elle attira ensuite à elle une liasse de parchemin et entreprit de mettre en note tout ce qui c’était déroulé cette nuit. Elle fut un moment troublée par l’idée d’écrire elle aussi son livre sur les Animagus et sur comment en devenir un si jamais elle survivait à tout ce bazar, elle se voyait déjà écrire sa propre expérience à la lueur d’une bougie tous les soirs, puis vendre le manuscrit sur marché noir et ramasser un tas d’argent.
La sorcière secoua la tête, faisant gracieusement voler sa masse de cheveux fins et verts/bleus autour de son visage pâle. Elle chassa les pensées qu’elle venait d’avoir, elle ne faisait absolument pas ça pour l’argent ou pour une quelconque raison vénale !!! Oh que non ! Et elle devait bien le garder en tête, car elle avait l’impression que la clé du succès pour devenir Animagus et ne pas y laisser sa vie ou son esprit, c’est d’avoir une raison louable de le faire. Par exemple, elle faisait tout ça en s’accrochant à l’images de ses petits frères, à son envie de devenir toujours plus forte pour allez à leur recherche et les ramener auprès d’elle, jamais elle ne l’avait fait en songeant à ce qu’elle pourrait en tirer, au trouble qu’elle pourrait causer avec ce pouvoirs… Et pour elle, le fait d’entreprendre cette transformation avec un but précis, un but bon, lui permettrait d’allez jusqu’au bout sans dommages. Si elle se laissait parasiter par l’orgueil, l’envie, la colère ou encore l’avarice, elle n’y arriverait pas et finirait à l’état de légume ou de cadavre.
Sortant à nouveau de ses sombres pensées, Kay s’assura qu’elle avait bien noté chaque petit détail issu de son songe, de sa transe, une fois sûre, elle replia le parchemin et en douceur elle se releva. Elle comprit alors et commença vraiment à mesurer les dangers de sa quête. Elle était, là maintenant dans cette pièce bourdonnante de saleté malgré son ménage, exactement dans le même état que dans sa transe. Couverte de terre séchée, les cheveux sales, quelques égratignures par-ci par-là… Tout ce qu’elle avait ressentie alors qu’elle était dans sa tête lui était arrivé physiquement ! Si bien que si elle n’avait pas réussit à maîtriser ses peurs ou son impatience, elle serait morte d’une chute à l’abri dans une cabane abandonnée !!! Elle secoua à nouveau sa tête engourdie et elle passa un moment à s’étirer dans tous les sens en essayant d’éloigner ses constations peu rassurante. Elle n’abandonnerait pas si près du but !!!
Après avoir rangé son récit dans son sac parmi plusieurs livres, elle regarda dehors et vit avec étonnement que le soleil n’allait plus tarder à percer la torpeur de la nuit, elle devait faire vite si elle voulait rentrer avant que les filles de son dortoir ne se lèvent et ne constate son absence ! Un peu choquée de prendre conscience qu’elle était resté si longtemps dans sa transe, elle resta immobile quelques secondes avant de se secouer et de se précipiter sur le livre des Animagus pour allez consulter le protocole de la potion qu’elle allait maintenant devoir réaliser.

Citation :: Ingrédients :

* Corne de bicorne naturellement mis en poudre
* 2 Ecailles d'un Magyar à pointes
* 3 oeufs d'Augurey
* 1 plume du même Augurey
* Poudre de noix

Préparation :

* Tout d’abord remplissez votre chaudron d’eau bouillante.
* Versez le plus délicatement possible 300g de poudre de corne de Bicorne.
* Avec votre baguette, tournez un quart de tour dans le sens inverse des aiguilles d'une montre.
* Cassez les oeufs d'Augurey pour ne garder que le jaune.
* Versez le jaune et en même temps remuez un tour complet dans le sens des aiguilles d'une montre.
* Coupez en leur milieu les écailles du Magyar.
* Mettez seulement les deux moitiés des différentes écailles dans le chaudron.
* Au bout d’une demi-heure précisément, ajoutez la poudre de noix entière.
* Laissez reposer 1 heure pile, pas plus, pas moins.
* Mettez la plume d'Augurey.
* Remuez sans arrêt pendant 10 minutes dans les sens des aiguilles d'une montre.
* Laissez reposer dans un endroit sec, jusqu'à ce que votre corps ait soudainement une envie profonde de cette potion, tel de la drogue. Pas avant, ni après, cela pourrait vous coûter la vie.

Kay prit une plume et rapidement elle mit quelques annotations à côté de mode opératoire, des choses qu’elle savait naturellement pour être assez intuitive avec cet art, parce qu’elle avait lut 1000 fois le bouquin et avait remarqué des choses contradictoires de temps à autre… Une fois cela fait, elle regarda sa montre, pas la peine elle n’aurait pas le temps de commencer, elle allait devoir revenir, et vu sa nuit blanche elle ferait mieux de revenir ici que dans un jour ou deux.
Elle soupira mais se rangea à l’avis de son ingénieux cerveau, elle remballa donc le plus vite possible ses affaires et alors que l’aube pointait le bout de son nez, elle s’engouffra dans le froid du matin et courus à toute vitesse jusqu’au château. Heureusement, en chemin, elle eu la bonne idée de se rendre à la salle de bain des Préfets pour se laver sans que personne ne la vois, elle du ensuite traverser tout le château sous une seule robe de sorcière qu’elle traînait au fond de son sac, autant dire qu’elle fut heureuse d’arriver dans son dortoir pour pouvoir enfiler de vrai fringue. La journée allait commencer, une fois ces cours du jour bouclés dans son sac, l’adolescente partit pour la grande salle sans rien montrer de ce qu’elle avait put faire la nuit même.

Kay s’emmitoufla un peu plus dans sa grosse couette molletonnée, les yeux grands ouverts malgré le fait qu’elle soit couchée dans un lit qui semblait dès plus agréable. Elle leva une nouvelle fois les yeux au ciel, que faisait ces deux dindes à discuter encore à près de 2 heures du matin !!! Elles étaient toujours collées l’une à l’autre, qu’avaient-elles encore à se dire ???
Discrètement, elle tira sa baguette sombre de sous son oreiller, elle passa un œil par-dessus la couverture pour tacher d’apercevoir les silhouettes des deux commères, lorsque les cibles furent verrouillées, elle les visa du bout de sa baguette et prononça doucement un sort d’endormissement apprit alors qu’elle collait une oreille à la porte de l’infirmerie… Les deux silhouettes tombèrent aussitôt, l’adolescente sourit sans remord, elle se leva pour révéler son parfait uniforme… Déjà prête pour demain, elle avait même déjà empilé ses cours dans son sac et y avait ajouté une tenue de rechange au cas ou, on ne l’aurait pas deux fois ! Elle s’approcha furtivement du corps de ses deux compagnes de chambre, elle s’assura que les autres dormaient bien puis elle passa quelques minutes à coucher correctement les deux demoiselles pour qu’elles ne se rappellent pas vraiment de tout ça au réveil.
Satisfaite, le Préfète des cinquièmes années attrapa son sac et quitta la chambre sur la pointe des pieds. Elle se fit toute petite arrivée à la salle commune, souvent une poignée d’insomniaque traînait là jusqu’à pas d’heure. Mais la voie était libre, Kay se faufila et elle traversa les couloirs des cachots à toute blinde, dans le hall, elle poussa la grande porte sans hésiter et elle ne ralentie même pas à la douce morsure du froid qui lui fit aussitôt rougir le bout du nez.
Cela faisait finalement trois jours qu’elle n’était pas retournée à la cabane hurlante, elle n’avait pas put. Le soir même suivant sa nuit blanche, elle s’était écroulée de fatigue et avait dormi 12 heures durant du sommeil du juste. La nuit suivante, elle avait tout naturellement prévu d’y allez pour enfin en finir, manque de chance, on avait collé aux Préfets une réunion d’urgence à 9h, suivit pour elle d’une ronde à minuit, résultat elle était arrivée dans le dortoir à plus d’une heure, éreintée et avec une tonne de papiers à mettre en ordre pour rendre son rapport aux Préfets en Chef le lendemain ! Rien que d’y penser, cela la faisait soupirer et rager intérieurement ! Enfin, elle avait du renoncer aussi pour la nuit passée, elle avait eu potion, métamorphose et botanique dans la journée, les trois leurs avaient collé dissertation, TP et autre réjouissance à rendre au plus vite, ne souhaitant pas attirer l’attention sur elle en mettant plus de temps que d’habitude à rendre ses devoirs, elle y avait passé une bonne partie de la nuit, finissant la journée à 15 heure, elle pourrait alors finir ses travaux et tout rendre avant le soir même pour ne plus avoir à y penser… Et c’est ce qu’elle avait fait. Si bien que ce soir là, 3 nuits plus tard, elle avait enfin la liberté de partir clore son expédition.
Le temps de penser à tout ça et la Serpentard déboucha juste devant la maisonnette bancale, cela lui arracha un petit sourire alors qu’elle grimpait les frêles marches. La porte craqua sombrement quand elle la poussa et c’est un peu anxieuse que Kay pénétra dans la pièce, craignant que quelqu’un n’ait découvert sa planque. Heureusement, il n’en était rien, tout était à sa place ! Elle soupira soulagée et sans perdre de temps, elle sortie la page de protocole qu’elle avait prit le temps de recopier avec ses indications, et elle fonça vers le coin mini laboratoire qu’elle s’était aménagé. Elle accrocha la fiche bien en évidence et se hâta de se préparer. Elle quitta sa robe de sorcière pour rester en jean un peu large, noir, et en pull plutôt serré de la même couleur. Plus à l’aise maintenant, elle attacha ses cheveux à l’aide d’une plume rigide et elle avança déterminée vers le chaudron. Lui posé sur le feu, sa baguette dans la main droite, elle était fin prête. Concentrée comme jamais, elle inspira, relus la première ligne et débuta.

- Aguamenti pururae !

Un filet d’eau pure, cristallin, bleuté et clair, s’échappa de sa baguette noire pour allez frapper le fond du chaudron d’or. Elle avait déterminé après lecture et relecture du protocole, qu’une eau pure serait certainement bien meilleure pour l’efficacité et l’homogénéité de la potion, de même que le chaudron d’or qui avait la particularité d’aider à souder les mélanges sans déstabiliser les ingrédients. Elle cessa le sort lorsque la marmite fut pleine, elle lança un sort de feu et presque immédiatement, l’eau bouillonnait joyeusement. Elle sourit doucement et se concentra davantage pour la suite. Elle prit ensuite le petit récipient cacheté dans lequel elle avait préparé les 300 grammes de corne de Bicorne, elle retira la protection et le plus délicatement possible, elle se mit à verser le contenu du contenant. Quand ce fut fait, elle reprit sa baguette et tourna un quart de tour dans le sens des aiguilles d’une montre comme exigé. Elle retira ensuite la baguette et l’essuya sur un chiffon ensorcelé pour se genre de manipulation, elle porta ensuite son attention sur les œufs d’Augurey qu’elle sortit de leurs boites avec 1000 précautions comme ci il avait s’agit de précieux diamants. Elle prépara un autre récipient et cassa un premier œuf, elle laissa tomber le blanc, conservant seulement la partie jaune, suivant scrupuleusement les indications. Le bol qui contenait le jaune dans la main gauche, sa baguette dans la droite, Kay continua la potion sans faillir. Elle versa le jaune et aussitôt, plongea sa baguette dans le liquide pour faire un tour complet dans le sens des aiguilles d’une montre. Elle souffla et prit le couteau effilé qu’elle avait posé près de sa table de travail depuis longtemps. Elle posa les deux écailles de Magyar sur le plan de travail et entreprit de les couper proprement en deux par leur milieu. Cela fait, elle prit une moitié de chacune des écailles et les laissa doucement tomber dans le chaudron glougloutant gentiment.
Elle avait maintenant une demi heure devant elle.
D’abord elle fit disparaître ce qui ne lui servirait plus, ensuite elle nettoya tout ce qu’elle put, essayant de faire passer le temps au mieux. Elle alla même allumer un petit feu dans la cheminée poussiéreuse de la cabane, étrange d’ailleurs une cabane avec une cheminée… Finalement le temps fut écoulé, elle saisit le plus petit sachet de noix qu’elle avait acheté, et y planta son couteau pour tailler proprement dans le plastique. L’ouverture s’ouvrit un peu sur les côtés, à la façon d’une écoeurante plais béante. Elle versa tout le petit sac en prenant soin de ne pas en mettre un grain aussi infime soit-il à coté du chaudron. Voilà maintenant qu’elle avait une heure devant elle. Qu’allait-elle faire ?!?
Elle régla sa montre sorcière pour que celle-ci chante 5 minutes avant que l’heure fatidique ne soit écoulée, elle attrapa sa robe de sorcière et sa cape qu’elle renfila tranquillement puis elle repoussa à nouveau la porte et s’échappa dans l’air frais et la nuit d’encre qui constituait cette merveilleuse nuit. Elle se mit à flâner parmi les arbres et les branchages. Parfois allant jusqu’à se baisser pour tâter le sol à la recherche d’une plante ou autre… Elle ramassa même quelques racines qui pourrait lui servir pour des potions d’ici quelques mois lorsqu’elles seraient sèche. Elle marcha paisiblement jusqu’à la petite gare de Pré-Au-Lard, et s’aperçu dans un froncement de sourcil que la belle locomotive rouge n’était pas là. Où allait donc le Poudlard Express après les avoir déposés ici ??? Pas de rutilant train, rien. Après un moment à observer le rail désert et le petit cabanon servant de gare, la jeune fille haussa ses fines épaules et fit demi-tour. Il ne lui restait plus beaucoup de temps à meubler, vu l’heure plus que tardive, elle décida de regagner la cabane hurlante par le village et non par la forêt. Elle regarda la vitrine des magasins noircies par l’obscurité, elle regarda les quelques loupiottes qui perçaient le voile noir de la nuit. Et rapidement, en flânant, elle arriva à destination au moment même ou sa montre sonnait pour l’avertir qu’il était l’heure de rentrer poursuivre sa tache.
Elle poussa la porte d’un coup de pied et celle-ci manqua de sortir de ses gonds. Kay la remit en place et marcha jusqu’au petit chaudron dont la mixture attendait sagement sont bon vouloir.
Elle se saisit de la magnifique plume d’Augurey qui patientait dans le sachet de velours donné par la vieille femme de la boutique, et la fit délicatement tomber dans le chaudron. Elle reprit sa baguette, régla sa montre et se mit à touiller dans le sens des aiguilles d’une montre, dix minutes précisément. Lorsque se fut fini, elle nettoya sa baguette et le reste des ustensiles utilisés, elle rangea tout ce qui traînait et alla s’asseoir près du chaudron, elle commençait à ressentir divers picotements la traverser de part en part comme pour l’inciter à se jeter sur la marmite.

Kay patientait auprès du chaudron emplis de potion, potion qu’elle venait tout juste de terminer, point finale ou presque à son désir de devenir Animagus. Quelques picotements parcouraient déjà ses bras, des frissons d’envies qu’elle retenait encore, ça n’était pas le bon moment, elle ne devait pas tout gâcher maintenant. L’anticipation lui tordait les entrailles et elle ressentait pleinement la peur d’échouer.
Elle inspira profondément en cherchant à se détendre au maximum, une goutte de sueur fit son apparition sur son front et coula lentement le long de son visage blême. Elle mordilla nerveusement ses lèvres, essayant de lutter encore un peu contre l’envie qui la dévorait doucement.
Puis finalement, elle ne tint plus. Comme un animal assoiffé, elle se jeta sur la marmite encore chaude pour en laper le contenu comme un chaton. N’écoutant que son instinct, elle but aussi longtemps que son corps le lui recommandait. Quand elle reposa le chaudron, elle fut soudainement lasse, elle rampa jusqu’au tapis sale tout près et elle s’allongea aussi confortablement que possible, mais avant qu’elle ne s’installe comme elle le désirait, elle sombra dans une sorte de sommeil enchanté, entre le transe et l’endormissement.

***

Elle n’au aucun mal, alors qu’elle rouvrait des yeux épuisés sur le monde, à reconnaître la clairière où elle avait rencontré Shade, la panthère aux allures de déesse sombre. Instinctivement elle la chercha du regard, mais aucun félin ne se dessina dans le décor. La jeune fille se rendit à la petite rivière et laissa ses doigts jouer dans l’eau claire, patiente, détendue, presque… sereine.
Le temps sembla passer seul, sans se soucier d’elle. Rien ne se passait si ce n’est la descente de plus en plus visible du soleil pourtant haut dans le ciel lorsqu’elle avait ouvert les yeux. Mais Kay ne s’en inquiétait pas, tout cela lui semblait normal, logique. Comme un dernier test pour elle, sur sa patience.
La nuit était déjà bien installée lorsque l’adolescente perçue les premiers signes d’une autre vie que la sienne dans la clairière. Elle resta sagement assise au milieu de l’herbe fraîche, le visage tourné vers la multitude d’étoiles glacées de l’univers. Après un moment assez long, elle sentie quelque chose d’humide contre sa joue. Elle baissa les yeux et découvrit deux prunelles mauves semblables aux siennes. Un petit temps d’observation plus tard, la demoiselle sourit avec douceur et caressa la tête de la panthère qui venait de s’asseoir auprès d’elle. Kay savait d’hors et déjà qu’il s’agissait d’elle, d’elle transformée en panthère, elle réprima un couinement quand la bête lui mordilla affectueusement la main, elle chassa alors le petit nuage de tristesse qui l’avait envahie alors qu’elle comprenait qu’elle ne verrait pas Shade.
La panthère devant elle était beaucoup moins grande, elle avait une taille même plutôt petite pour se genre de félin. Noire, des yeux mauves et le bout de la queue aussi vert/bleu que ses cheveux. Heureusement, cela ne se voyait guère, sinon bonjour la discrétion ! Elle sourit à nouveau alors que l’animal se couchait, la tête sur ses genoux. La jeune fille n’avait jamais parut aussi bien dans sa peau et douce qu’à l’heure actuelle, elle se sentait à sa place, chez elle…
Elle passa ensuite un long moment à observer le majestueux félin endormi. Le détaillant sous tous ses angles, mémorisant chacune de ses caractéristiques pour être absolument sûre de connaître son animal sur le bout des doigts. Puis finalement, elle s’endormit à son tour tout contre la panthère, la serrant dans ses bras, plus reposée que jamais.

***

Lorsqu’elle se réveilla à nouveau, la cinquième année ressentie une sensation froide au fond d’elle, comme un triste abandon. En se relevant doucement, elle s’aperçut qu’elle était de retour dans la cabane hurlante. Elle poussa un soupir et passa une main lasse dans ses cheveux sombres. Elle chassa ensuite la poussière qui reposait sur elle puis elle se releva, un peu chancelante. Elle regarda l’heure, oups.

* Plus de 12h !!! Ca a duré plus de 12h !!! Mais je n’ai jamais dormie plus de 12 h !!! *

Après son moment d’hystérie, elle se calma au souvenir du bel animal rencontré cette nuit. Elle touchait presque au but, la dernière ligne droite se profilait. Elle connaissait son animal et n’avait pour le moment échoué à aucune étape. Assez fière d’elle, elle entreprit de ranger le bazar qui régnait dans la petite pièce. Elle alla ensuite s’asseoir sur le divan rouge délavé, un nuage de poussière s’en échappa et la fit tousser un long moment. Les larmes aux yeux lorsqu’elle s’arrêta, elle attira son sac à elle et en tira un épais livre à la couverture du cuir noir. Elle l’avait rapporté de chez elle, une simple encyclopédie animalière. Elle rechercha les panthères et la page des félins trouvés, elle se plongea dans la lecture du descriptif de ce bel animal.

Citation :: La Panthère noire

La panthère noire n'est pas à proprement parlé une espèce particulière. En effet, il s'agit bien d'une panthère mais elle tire sa couleur noire de l'accumulation de pigment sombre dans la peau (le bébé panthère est identique aux autres panthères à la naissance!), car le poil accumule un pigment : la mélanine. Après de nombreuses hésitations, panthère et léopard sont aujourd’hui considérés comme une seule espèce. On peut donc indifféremment dire "panthère noire ou léopard noir".
La panthère noire a un corps long de soixante-dix-huit à cent quatre-vingts centimètres de la tête au corps, la longueur de la queue est de soixante à cent dix centimètres. La panthère noire a une fourrure noire et elle pèse de vingt-trois à quatre-vingt-dix kilogrammes. Des yeux jaunes qui peuvent fixer sa proie pendant des heures. Elle peut chasser et vivre pendant douze ans et vingt ans en captivité. Elle peut courir jusqu’à soixante kilomètres à heure et bondir jusqu’à seize mètres de long.
C'est un animal solitaire, elle vit principalement dans la savane et les forêts tropicales et sombres d'Asie.
Ce félin dort le jour alors que le soir s’active pour chasser. La panthère aime boire mais par contre, lorsque la chasse est bonne, elle en a moins besoin. Elle chasse à l’affût en embuscade ou, en poursuivant sa proie. Elle mange habituellement des antilopes, des singes ou des babouins, des oiseaux, des serpents, des poissons, des animaux domestiques, des hyènes, des phacochères, des petits crocodiles et plusieurs autres espèces animales. Pour tuer ses proies, elle emploie la tactique de strangulation. Certains sens comme la vue et l’odorat sont bien plus développés chez elle. La Panthère Noire en étant belle a aussi ses moyens de défense; de longues griffes bien aiguisées, de longues canines tranchantes, elle peut ainsi tuer facilement un animal. Pour attaquer silencieusement, la panthère noire a des coussinets en dessous de ses pattes pour ne pas faire de bruit à son atterrissage. Les dents de derrière lui permettent de couper la nourriture et avec sa langue rugueuse, elle peut se laver mais aussi arracher les derniers morceaux de viande.
Très bonne chasseuse, elle est utilise son arme favorite pour attraper ses proies : le camouflage. En effet, dans les forêts sombres, son pelage lui permet de s'approcher très près et de pouvoir bondir, comme savent si bien le faire les félins. Pour éviter que des charognards ne lui mangent sa proie (les charognards sont d’autres animaux qui volent la nourriture des autres chasseurs), elle hisse sa victime jusqu'à la fourche d'un arbre en s'aidant de ses griffes. Sa force prodigieuse lui permet de soulever des animaux plus lourds qu’elle ! Ainsi, la panthère se nourrira en toute tranquillité. Même les gibbons pourtant très agiles, ne sont pas à l'abri de ses attaques ! La panthère ne craint pas les acrobaties ! Grâce à sa couleur noire elle se dissimule dans l'ombre de la nuit. Silencieuse, souple, elle chasse de manière très efficace. Ses seules craintes, à part l'homme sont les Pythons et le sanglier à moustache (Le premier l’étouffe à l’aide de son corps, le deuxième attaque à l’aide de ses puissantes défenses).
Cet animal est maintenant dans la catégorie des animaux protégés car elle est plutôt rare.

Quand elle eut terminé sa lecture, l’adolescente souriait doucement. Ce félin lui allait parfaitement, elle n’aurait put trouver un animal qui lui correspondrait mieux. Elle referma le livre avec un sourire dans les yeux. Elle se leva et rangea le bouquin dans son sac qu’elle repassa en bandoulière, il était bien trop tard pour tenter la première transformation. Le grimoire des Animagus disait qu’il fallait beaucoup de concentration et actuellement cela serait gâcher tout ses précédents efforts, elle n’y arriverait pas. Aussi sortit-elle de la petite cabane branlante, elle verrouilla la porte et s’engagea dans le chemin sinueux qui la reconduirait au château.
Elle reviendrait demain pour en finir avec son projet, elle deviendrait Animagus, elle l’avait juré sur les noms de ses petits frères.

Comme elle l’avait convenu avec elle-même, le lendemain du jour ou elle avait absorber la potion pour rencontrer son animal, Kay s’échappa à nouveau du château pour poursuivre sa quête. Il n’était que minuit passé, elle avait passé la soirée dans la salle des Préfets à réviser divers cours car elle avait prit un peu de retard avec sa fatigue et ses sorties nocturnes. Vers 23 heures elle était sortie pour faire sa ronde, après une heure à tourner dans les dédales sombres de Poudlard pour renvoyer les traînards dans leurs dortoirs, elle avait filé comme une ombre en utilisant un passage connu de très peu de monde. Lorsqu’elle eu débouché dans le chemin sinueux et touffus du parc, elle se glissa parmi les arbres pour gagner le portail. Vu l’heure, hors de question de passer par celui-ci, aussi préféra-t-elle escalader le buisson épineux qui reposait à quelques mètres, elle jura un peu mais fini par atterrir souplement de l’autre côté, seules quelques minuscules écorchures rouges sur ses mains témoignaient de sa gymnastique.
Un fin croissant de lune lui montrait la voie, le ciel était bien sombre et l’on ne pouvait distinguer qu’une poignée d’étoiles. Kay sourit et reprit sa marche avec plus d’entrain, remontant parfois son sac à dos pour ne pas qu’il la gêne.
Elle ne mit pas longtemps à arriver devant la cabane hurlante, et son regard se fit tendre tendit qu’elle grimpait les marches pour gagner l’intérieur de son refuge. Cette maisonnette miteuse faisait frissonner bien des gens et hurler de peurs les plus jeunes, mais elle, elle l’aimait. C’était un peu chez elle ici vu la façon dont elle s’y était installée et le nombre d’heure qu’elle y passait. Elle avait vécue bien des choses dans cette pièce froide et désordonnée.
Chassant son envie de nostalgie d’un futile mouvement de la main, la jeune fille déposa son sac dans un coin avant de jeter un coup d’œil au reste de la salle. Le coin laboratoire avait disparut depuis qu’elle envie fini avec l’étape potion, soit depuis la vielle. Avec un petit pincement au cœur, elle avisa qu’il ne restait plus vraiment de trace de son squattage intensif, mais cela signifiait aussi que tout ce passait bien. Elle ne pouvait pas se permettre de laisser des signes de vie ici.
Las et pressée d’en finir, elle alla s’installer en tailleur sur le vieux tapis rouge qui l’avait accueillit bien des fois pendant ses nuits passées ici. A chaque fois elle s’étonnait de son confort alors qu’il paraissait rongé par la poussière et les mites. Elle s’installa confortablement et commença à se concentrer pour faire le vide dans son esprit, dans son cœur.
Celui-ci battait un peu vite se soir, après tout, tout allait se jouer maintenant. Ou elle réussissait à se transformer et devenait plus forte avec son animagus, ou elle perdrait l’esprit voir la vie en tentant de le faire.

***

Ainsi, Kay parvint à maîtriser aisément son impatience. Elle prit tout le temps qu’il lui fallait pour vider sa tête, détendre chaque parcelle de son corps aussi infime soit-elle. Ce ne fut que lorsqu’elle se sentit prête à sombrer dans le sommeil qu’elle commençait à changer d’objectif.
Elle emplit cette fois son esprit de tout ce qui concernait sa panthère, elle visualisa chaque courbe du félin, chaque taches de couleurs et petits détailles. Elle passa en boucle les yeux profonds, les moustaches rigides, le petit bout de queue bleu comme ses cheveux… jusqu’à ce qu’elle commence à se sentir elle.
Alors, elle visualisa son propre corps en train de changer, elle imagina en détaille son bras droit qui raccourcissait en se couvrant d’un duvet noir soyeux, ses doigts qui se recroquevillaient pour former une patte de velours aux griffes tranchantes… la douleur afflua en même temps que son imagination travaillait. Son esprit turbinait à plein régime et elle repoussa la douleur au plus profond de son être pour rester concentrer, maintenant c’était trop tard, si elle échouait tout serait perdu, elle avec. Alors elle força son esprit à imaginer le même changer pour le bras gauche, puis pour ses jambes. Des picotements tels des éclairs parcouraient son corps qui se couvrait autant de fourrure que de sueur. Elle se mit à haleter alors qu’elle avait de plus en plus de mal à écarter la douleur pour se concentrer. Dans un ultime effort elle visualisa cette fois sa tête, qui rétrécissait, s’allongeait, se modifiait, en même temps que son buste. Un cri d’agonie voulut sortir mais ce fut plus un feulement, elle avait déjà changé ses cordes vocales. Elle se sentait frissonner, perdre pied (Ou patte) mais elle n’osait ouvrir les yeux, elle repassait encore et encore tous les changements à faire… Etre animagus, c’était en quelque sorte maîtriser la métamorphose sans baguette, et c’était dur, douloureux et fatiguant.
Après un long moment, Kay ressortit des fins fonds de son esprit, elle essaya de sentir, ressentir, mais tout ses sens était s’en dessus dessous. Elle percevait des odeurs qu’elle ne connaissait pas, elle ne sentait plus l’air sur sa peau presque nue.
Avec une lenteur calculée, elle commença à relever ses paupières alors qu’elle s’apercevait tout juste que la douleur presque insoutenable ressentie plus tôt avait refluée.
Un grognement s’échappa de sa gorge alors qu’elle finissait d’ouvrir les yeux, elle voyait les moindres détailles de se qui l’entourait, même le minuscule clou planté au dessus de l’une des fenêtres ! Elle recula un peu effrayée alors que son propre grognement lui parvenait aux oreilles, surprise et déroutée, elle s’emmêla les jambes car celles-ci étaient devenues pattes et elle s’étala pitoyablement sur le tapis tant aimé.
L’adolescente voulu rire d’elle-même mais c’est un grondement qui retentit, elle avait décidément du mal à s’y faire. Après une bataille avec elle-même, elle parvint à se mettre sur ses quatre pattes, elle s’étira et apprécia la force tapie aux creux de ses muscles. Elle commença à se déplacer, doucement, souplement, puis à faire des bonds et à feuler à tout va.
Bref, Kay s’amusait comme une petite folle à découvrir les joies de la félinité.
Elle aurait aimé voir l’heure, mais ses yeux de félin refusaient de se fixer sur la vieille pendule. Elle avait envie d’allez s’ébattre joyeusement dans la forêt, d’allez chasser… Et c’est la que le corps sombre et tendu de la panthère qu’était devenue Kay s’immobilisa.

* Il est temps de redevenir humaine ma fille, sinon tu vas rester féline pour le restant de tes jours, et en panthère toute l’année, tu ne vas pas voyager facilement jusqu’au Japon… *

Alors la belle panthère alla s’allonger sur le tapis bordeaux, les oreilles repliées et la tête cachée sous ses deux pattes avant. L’adolescente actuellement en mode gros chaton du se faire violence pour parvenir à reprendre un rythme de pensée humaine. Elle mit en réalité davantage de temps à redevenir humaine qu’à prendre l’apparence de son animal totem.
Elle avait mit plus de trois heures dans un sens, presque 5 dans l’autres. Et finalement se fut une Kay tremblotante et déstabilisée qui se retrouva allongée près du canapé, nue parce que ses fringues avaient pas suivit le mouvement.
Se fichant éperdument de l’heure, elle resta couchée à respirer doucement. Il lui fallut un moment pour réaliser qu’elle avait réussit, qu’elle savait se transformer en panthère, qu’elle était animagus…

- YATAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!!

Là, elle a réalisé… Avisant également sa tenue, ou son manque de tenue, elle se précipita vers son sac mais cette fois c’est les jambes humaines qu’elle ne sut faire fonctionner. Coupée dans son élan, elle s’étala à nouveau face contre terre, elle éclata de rire en se redressant et elle resta quelques minutes vautrée par terre le corps secoué par les rires. Elle se demanda si elle n’avait pas perdu l’esprit mais comme elle se relevait façon bébé faon en prenant soin de mettre un pied devant l’autre, elle décida que oui elle était devenue folle.
Après mainte tentative elle parvint enfin à s’habiller. A la limite de l’hystérie elle sautait partout avec un grand sourire qui lui barrait son visage habituellement si neutre. Toujours euphorique, elle fit des adieux solennelles à la baraque de traviole et avec son sac dans les bras, elle partie en courant rejoindre son lit bien à elle.
Heureusement en chemin elle parvint à se calmer assez pour apparaître aussi revêche qu’à l’habitude aux yeux de ses camarades. Ils n’avaient pas à savoir, c’était SON secret à elle.
Alors qu’elle rabattait les rideaux de son lit à baldaquin en se moquant bien du fait qu’elle devrait actuellement être en métamorphose, elle sourit en songeant à ses petits frères. Elle se sentait forte, sûre d’elle, prête à conquérir le monde pour les retrouver si il le fallait. Elle y arriverait et elle était en bonne voie.

* Sur quoi je vais travailler maintenant… *